Etude archéologique du bâti, surveillance de travaux et céramologie


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ETUDE DES ARTEFACTS

ETUDES REALISEES

Montbozon (Haute-Saône), "la Grosse Maison"
Etude des verres des latrines

Extrait : durant les XVe-XVIe siècles, les verres et plus exactement les jambes adoptent des formes trapues mais aérées, souvent vides. Les boutons sont également très présents, adoptant parfois des moulages zoomorphes. A l'orée du XVIIe siècle, les jambes deviennent non seulement pleines mais élancées. Les boutons sont encore rapportés, dissociant la coupe de la jambe. C'est au début du XVIIIe siècle que le bouton devient enroulé autour de la jambe, façonnée avec un filet de verre. Quant au pied et la coupe, les formes deviennent plus sombres. Le profil ourlé du pied tend à disparaître tandis que ceux campaniforme et tronconique des coupes s'imposent.
En l'absence d'indices archéologiques et des matériels connexes, une datation de la fin du XVIIe et du XVIIIe siècle s'avère la plus probable. Cet intervalle pourrait être réduit au début du XVIIIe siècle, mais cette précision reste sujette à caution.


Vallerois-le-Bois (Haute-Saône), château de Valleroy
Etude céramologique de la terre cuite

Extrait : chronologiquement, le mobilier ne témoigne pas de l'occupation primitive. Seul le fragment de plat aborde au plus précoce la fin du XVe siècle et le XVIe siècle. L'ensemble du mobilier est donc attribuable a la fin de l'Epoque moderne et plus vraisemblablement l'époque contemporaine. L'étude du cadastre napoléonien de 1818 prouve une attribution postérieure à 1818 puisque la tour sud-ouest est encore en place. C'est en effet après sa démolition que les comblements prennent place.


Gizia (Jura), cellier Montferrand
Etude céramologique de la terre cuite

Extrait : les fragments les plus abondants sont les 238 éléments de panse pour les vases fermés ou paroi pour les vases ouverts, représentant 55,22 % du mobilier. Ils appartiennent essentiellement à des récipients ouverts. Ces derniers adoptent des formes tronconiques inversées, comme des jattes ou des terrines. Aucun vase fermé n'est parfaitement identifiable par les seuls tessons de parois. Les rebords sont deuxième au nombre d'unité. 102 fragments sont décelés. A l'instar des précédents tessons, ils constituent également des formes ouvertes, les jattes et les coupes mais aussi les assiettes émaillées étant bien représentées. Les fragments de fond sont ensuite au nombre de 66. Leur morcellement n'a pas permis de déterminer un important répertoire, mais les assiettes sont probables à de nombreuses reprises. Quelques formes fermées sont identifiées, mais appartenant à une vaisselle non culinaire du type de pot de chambre (au moins deux individus). Les cols ou les marlis désignent exclusivement des assiettes émaillées. Les éléments de préhension comme les anses, les manches et les boutons sont au nombre de huit. Cinq anses désignent des formes fermées, le manche caractérise un petit poêlon, alors que les deux boutons appartiennent à deux couvercles. Enfin, deux becs sont relevés dans le mobilier l'un indique la présence d'une jatte à bec et l'autre une bouteille en terre.
Les précédentes relations mises en évidence confortent l'impression générale d'une homogénéité certaine du mobilier. Si le terminus ante quem n'est pas réellement cerné pour les couches de remblai, le terminus post quem est indiqué par la faïence de Creil & Montereau (Seine-et-Marne) mais aussi les vases attribuables à Etrepigney (Jura). Dans les deux cas, les productions sont circonscrites dans le courant du XIXe siècle et plus particulièrement de la première moitié pour Etrepigney. Ainsi, à l'exception de l'us 006, les diverses relations entre le mobilier et la présence de ces deux productions induisent un contexte chronologique du début du XIXe siècle. La fin du XVIIIe siècle ne peut toutefois pas être exclue -en tant que terminus ante quem- tant les profils de cette période s'avèrent peu connus. Ce constat est également envisagé par la présence de faïences fines qui tendent à remplacer la faïence traditionnelle dans le courant de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Quant au "service vert" provenant de la couche , l'homogénéité des individus y résultant trahie une occupation plus précoce. Les indices techniques plaident pour un contexte assurément basé autour des XVe-XVIe siècles, voire également durant le début du XVIIe siècle. Au regard des caractéristiques des céramiques découvertes et des comparaisons établies avec du mobilier francmais surtout jurassien, tout porte à croire que cet intervalle peut être réduit au début du XVIe siècle. C'est essentiellement la pâte très blanche et la finesse de la glaçure qui permettent d'émettre cette hypothèse, même si la fin du XVe et le milieu du XVIe siècle peuvent être exclus dans l'état actuel des connaissances.



Droiturier (Allier), Le Grand Remblai
Etude céramologique de la terre cuite découverte dans les deux fours carolingiens
(Fouille Afan 1997, S. Gaime sous la dir.)

Extrait : le mobilier découvert lors de la fouille compte un matériel très important proportionnellement au volume habituellement découverts. Un lot de 11101 tessons est inventorié dans le mobilier, dont la plupart adoptent une taille moyenne comprise en 3 et 4 cm2. Les fragments de panse sont les plus nombreux et ce dans une large mesure, puisqu'ils comptent 9791 éléments, représentant 88,20 % du mobilier céramique. Le profil de ces fragments indique une très grande majorité, sinon la totalité, de formes fermées, identifiables comme des oules ou des cruches. Aucune forme fermée n'est en effet répertoriée par les seules panses -considérées comme des parois pour les individus ouverts. Les lèvres sont ensuite les éléments le plus abondants, puisque 653 unités sont comptabilisées. A l'instar des panses, seules des formes fermées apparaissent. Les profils observés orientent également leur identification comme oules -en l'absence de préhension- ou cruches. Leur taille invite également à penser à des récipients de tailles restreintes, similaires aux quelques récipients déjà connus de l'ère carolingienne. 458 fonds sont également répertoriés, relevant de deux profils : plats ou convexes -distincts des individus bombés et/ou lenticulaires. Les anses sont représentées par 140 fragments répartis au sein de deux profils, les paniers, attachés aux lèvres et aux rebords diamétralement opposés, et ceux en console, attachés à la lèvre et au rebord en partie supérieure et à la panse -en partie inférieure. 45 becs verseurs de cruches se répartissent en deux formes, les individus tirésés et les pontés. Enfin, 10 fragments de cols et a priori un tesson de manche constituent le mobilier. L'identification de ce dernier reste sujette à caution.

FOUR 55
Le mobilier mis au jour dans le fourse compose de 2902 tessons, comprenant 1815 individus-vases et 200 NMI. Les fragments les plus abondants sont sans aucun doute les panses avec 2590 éléments inventoriés. 162 lèvres-rebord, 99 fonds, 35 anses, 15 becs et, peut être, un manche complètent le corpus des tessons.
150 individus ont été recensés, desquels 27 n'ont pas pu être identifiés en raison de leur taille trop restreinte ou de spécificités trop limitées. Les 123 autres se partagent cinq répertoires, classés en deux groupes principaux, les poteries fermées et les vases ouverts. Les premières comptent 121 oules, tandis que les secondes sont au nombre de seulement deux, deux bassins. Les différences entres les récipients ont engendrées cette classification qui adopte des identifications distinctes qui peuvent être sujette à caution.

FOUR 56 & FOSSE 58
Le mobilier recueilli dans le four et son aire de chauffe se compose au total de 7827 tessons, répartis en 5771 individus-vases et 732 NMI. De manière individuelle, le four comporte 4142 tessons pour 3208 individus-vases et 445 NMI alors que la fosse contient 3685 fragments pour 2563 individus-vases et 286 NMI.
L'ensemble du mobilier se répartie de façon hétérogène parmi les éléments morphologiques. Les tessons de panse pour les formes fermées ou de parois pour celles ouvertes sont au nombre de 6866, les lèvres sont représentées par 463 autres, les fonds par 355 et les anses par 102. 29 becs verseurs, 8 cols et un manche sont également considérés. L'identification de ce dernier reste sujette à caution.
La mise iconographique de la répartition du mobilier -de l'ensemble des tessons, puis des lèvres, des panses, des fonds et des anses- au sein du four apporte quelques renseignements. Le premier est sans aucun doute le remplissage du laboratoire -sur la sole. Il s'agit probablement du comblement interne avant abandon. La présence d'une majeure partie de tous éléments morphologiques confondus sur la sole plaide en ce sens. Le nombre de fonds apparaît aussi nettement inférieur au nombre de récipients identifiables puisque 355 tessons sont relevés alors que 286 NMI et 5771 individus-vases. Dans le cas d'un abandon de la dernière production, l'aire de chauffe ne comporterait pas des quantités équivalentes de céramiques. En conséquence, le comblement des fosses, quelles soient l'aire de chauffe ou le four, reste privilégié.
L'étude des éléments remarquables a permis de comptabiliser 285 individus identifiables ou disposant d'une forme pouvant être classifiée. Ces derniers se répartissent irrégulièrement en six groupes, issus de deux familles de pots, les formes fermées et ouvertes. Parmi les premières, 96 oules sont recensées, 73 cruches à bec pincé, 60 cruches à bec ponté, 3 paniers et 49 individus trop fragmentaires pour une identification assurée. Quatre bassins intègrent enfin le répertoire. Au total, les cruches atteignent 133 individus.

Proposition chronologique
A l'instar du four 55, S. Gaime et son équipe ont saisi l'opportunité d'effectuer une analyse par le radiocarbone (14C). Les résultats obtenus envisagent une occupation contemporaine du premier four. Cependant, l'intervalle chronologique établi s'avère plus vaste et légèrement plus précoce, puisqu'il est fixé entre 792 et 975. Les pics de maximum de probabilité trahissent en conséquence ce facteur car ils le datent de 790, de 830, de 889 et de 940. Malgré cette imprécision, ce mobilier devient dorénavant un marqueur chronologique précieux pour l'Auvergne, contrairement aux comparaisons morphologiques régionales qui ne permettent actuellement pas l'établissement d'intervalles précis.


Lons-le-Saunier (Jura), place de la Commédie
Etude des verres
(Fouille Service archéologique, J.-L. Mordefroid sous la dir.)

Extrait : la verrerie est sans contexte plus abondante avec 2295 tessons. Leur fragmentation est très variable, mais la majeure partie de ces éléments sont inférieurs à 1 cm2. Seules quelques grandes pièces de plus de 3 à 4 cm2 sont considérées. Après plusieurs tris et collages, cet ensemble a néanmoins permis d'identifier 56 individus dont trois archéologiquement complets.
L'examen de ces récipients a mis en avant quatre grandes familles de récipients : les verres à boire, les flacons, les gobelets et les bouteilles.
L'occupation moderne est relativement bien cernée sur le site, malgré un plan parfois incohérent. Les constructions modernes dessinent un quartier urbain dense, constitué par trois rangées de maisons aux orientations distinctes. Elles sont complétées par des caniveaux, un dépotoir, une citerne et un puits. Le dépotoir correspond à une fosse creusée entre deux rangées de maisons, longeant au Nord la rue de la Comédie et au Sud la rue de l'Agriculture -alors rue de la Confrérie ou de la Croix. Le “répartement” de 1632 donne quelques renseignements d'ordre socioprofessionnels. Les riverains sont agriculteurs, vignerons ou bouchers. Cette fosse coupe un niveau de torchis rubéfié (us.et à détruit partiellement des structures gallo(murnotamment). L'ouverture de cette fosse et son comblement se situeraient ainsi entre 1536 -année de disparition des maisons de torchis- et les années 1630-1640.

Verres à boire : les verres à boire appartiennent tous à la famille des verres à pied. 46 pièces sont décelées au sein du lot. Parmi elles, six groupes techniques dont quinzeétés sont recensés. Leurs distinctions sont exclusivement morphologiques. Ils se répartissent ainsi inégalement aux seins des groupes techniques, le plus important étant le 3a avec onze récipients.
Fioles : contrairement aux verres à pied, une seule famille de fioles-flacons a été décelée dans le dépotoir. Elle se compose de trois individus, constitués malheureusement par leur unique base.
Gobelets : un seul gobelet a été mis au jour dans le dépotoir de la Comédie.
Bouteilles : à l'instar des fiolesles bouteilles sont présentes dans le dépotoir par deux individus distincts. Il s'agit d'un goulot et d'un fond.


La céramique médiévale en Basse Auvergne
Recherche doctorale de 3e cycle de l'Ehess de Lyon II et Paris

La recherche engagée depuis 1999 sur la céramique médiévale en basse Auvergne (Ve-XVe s.) a comporté deux grandes étapes. La première, un inventaire des sites ayant mis au jour de la poterie médiévale, a été menée sur les 526 communes composant l'entité étudiée. Parmi les dossiers consultés, 227 opérations ont été recensées et décrites. Cependant, le travail de localisation des lots de céramiques concernés a rencontré divers problèmes récurrents. Ainsi, 102 ensembles n'ont pas été retrouvés et 64 ont été peu propices à une telle investigation. Seuls 61 lots ont donc fait l'objet d'une étude céramologique. Là aussi et en de nombreux points, l'indigence des informations archéologiques a montré certaines limites de méthodologie.
Les datations archéométriques et les analyses pétrographiques ont permis de mieux cernées des individus. Les deux radiocarbones ont daté 177 vases, dont 111 entre la seconde moitié du VIIe et la première moitié du VIIIe siècle et 66 autres entre la seconde moitié du XIII
e et la fin du XVe siècle. L'étude des pâtes a quant à elle révélé l'homogénéité des pâtes malgré les trois variétés d'argiles visibles.L'étude céramologique, la seconde étape, a permis de déceler 47 019 tessons mais également 1 375 poteries identifiées et décrites. Ces dernières se scindent en 12 variétés de pâtes ou 48 typologies représentant 231 groupes techniques dans 14 services. L'évolution morphologique, typologique et technique du matériel a donc été envisagée, permettant d'établir la première chrono-typologie régionale.Si les céramiques peintes tardives (C. P. T.) sont minoritaires, les dérivées des sigillées paléochrétiennes (DS. P.) apparaissent incontournables en Basse Auvergne. Ces deux variétés sont issues des productions antiques mais seules les DS. P. persistent jusqu'au VIIe siècle. Aucune évolution morphologique n'est toutefois constatée a leur sujet. Seule la nature des pâtes tend à devenir similaire à celles des céramiques fines grises si populaires durant le VIIe siècle. En revanche, les trois groupes de production connus sont relevés en basse Auvergne. Seules les poteries de Tourzel-Ronzières disposent de caractéristiques propres, laissant envisager une fabrication locale malheureusement pas encore retrouvée. Cependant, la découverte en 1997 du four de DS. P. à Brioude conforte l'hypothèse d'ateliers locaux en Auvergne.Le vaisselier typique du Ve au début du VIIIe siècle se compose de quatre variétés de pâtes, scindées en deux familles distinctes. Les premières sont les plus grossières et communes, les céramiques grises rugueuses (L. G. G.) et les céramiques communes grises (C. C. G.), alors que les secondes sont plus fines, les céramiques fines grises, lissées ou pas. Les L. G. G. et les C. C. G. sont constituées de formes fermées de type ollæ, consacrées essentiellement à la cuisson, et les C. F. G. sont représentées par des individus ouverts, destinés le plus souvent au service de la table.Le vaisselier carolingien n'est guère connu puisque seule une dizaine de formes sont recensées en basse Auvergne. L'étude prochaine des 322 kg de céramiques du four de potier du IXe siècle découvert sur la commune de Droiturier (Allier) tentera de combler ce vide.L'évolution enregistrée dès le IXe siècle débouche sur une modification au cours du XIIe siècle et notamment par le développement technique relevé par la présence de quatre types de pâte dont la commune, fortement majoritaire. Le nombre des groupes techniques fermés comme ouverts s'accroît rapidement et les éléments morphologiques deviennent toujours plus élancés et fins. Le développement de la glaçure durant le XIIIe siècle modifie également l'aspect esthétique de nombreux vases, complété par les décorations rapportées. Dès lors au détriment de l'évolution typologique, les potiers semblent fasciner par la couverte qu'ils apposent partout, dans un premier temps pour ses qualités décoratives puis au cours de la seconde moitié du XIVe siècle pour ses propriétés protectrices. Son nuancier apparaît également plus fourni. Au cours du XIVe siècle, trois des quatre variétés de pâtes disparaissent. L'argile cuite devient homogène dans sa nature et sa cuisson. À l'instar du mode réducteur, les décorations rapportées, si populaires au cours des XIIe-XIIIe siècles, disparaissent presque totalement des répertoires du XVe siècle. L'arrivée des décors à la barbotine durant le XVIe siècle modifie cette tendance avec un renouveau des décorations à la fois rapportées et engobées. L'évolution typologique est aussi parfaitement perceptible par l'accroissement des formes ouvertes. Celles-ci sont toujours plus béantes, forçant le regard sur le contenu à l'inverse des anciennes pratiques. Le fond bombé, majoritaire entre le IXe et le XIVe siècle, est également abandonné au profit du plat. Les divers problèmes rencontrés lors de cette étude n'ont pas permis de mener à bien des examens exhaustifs. Cependant, même s'il se limite à l'inventaire des sites et aux études céramologiques de 61 lots, le travail effectué permet d'obtenir une base de travail considérable et solidevisant à engager ou approfondir d'autres perspectives, notamment celle de l'approvisionnement et des échanges ainsi que du peuplement à travers la céramique.





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